
L’indivision peut être légale ou conventionnelle.
L’indivision d’origine légale se retrouve notamment en matière de successions, lors
du partage entre les ayant-droits de biens non fongibles – on parle alors d’indivision
successorale – mais aussi lorsqu’une
personne est divorcée et que la communauté n’est pas encore partagée : il
s’agit alors d’indivision post-communautaire.
L’indivision conventionnelle est classique lors de l’achat d’un bien immobilier. Dans ce cas, tout acte de vente chez le notaire qui associe deux personnes sur un même bien est par défaut une indivision à 50/50. La quote-part de chacun dans le bien peut être librement fixée lors de l’achat mais elle se fait souvent au prorata de l’investissement.
L’achat en indivision présente une grande
simplicité de départ : elle permet un financement, un entretien et une
gestion du bien acquis qui peut sembler plus aisée au premier abord.
Cependant, le fonctionnement d’une indivision peut vite se révéler complexe.
Cependant, le fonctionnement d’une indivision peut vite se révéler complexe.
Tout d’abord, en raison de la règle de l’unanimité.
En effet, l’indivision suppose que les décisions entre indivisaires soient
prises à l’unanimité. Le risque de mésentente doit donc être bien évalué. Le
plus souvent, l’achat d’un logement en indivision est effectué par deux
personnes non mariées, vivant en couple, ce qui limite le nombre de
participants.
Ensuite, en raison de la répartition des
dettes de l’indivision entre chaque indivisaire, ce qui ne manquera pas de
créer des difficultés d’ordre juridique en cas de non-paiement de l’un d’eux.
Enfin, en raison du régime juridique tenant à
l’indivision qui est par essence un état provisoire comme en dispose le Code
civil en son article 815 : « Nul
ne peut être contraint à demeurer dans l’indivision »
Dès lors, chaque indivisaire peut, à tout
moment, imposer à l’autre de vendre le bien pour en partager le prix : c’est
l’action en partage.
Cela dit, la signature d’une convention d’indivision peut permettre de stabiliser et d’organiser la vie de l’indivision, notamment en répartissant les dépenses.
L’établissement de cette convention est
soumis à plusieurs conditions de validité : elle doit être rédigée par
acte notarié, contenir une description du ou des biens indivis et indiquer la
quote-part de chaque indivisaire. Publiée au bureau des hypothèques, elle peut
être conclue pour une durée maximale de cinq ans.
L’avantage de cette convention est d’empêcher,
sauf circonstances exceptionnelles, toute action en partage par l’un des
indivisaires pendant sa durée, qui peut être renouvelée sur simple accord des
signataires voir par tacite reconduction si ce mode est prévu au contrat.
La convention peut prévoir la nomination d’un
gérant du ou des biens par les indivisaires, choisi ou non parmi eux et inclure
le versement d’une indemnité d’occupation au bénéfice de certains indivisaires
dans le cas où l’un d’entre eux occuperait seul le bien indivis.
En définitive, si un indivisaire veut vendre sa part à un étranger à l’indivision, les autres indivisaires ont un droit de préemption. Il faut donc leur proposer l’achat par priorité en suivant une procédure spéciale. A noter que les parts de l’indivision pourront être cédées, hypothéquées ou démembrées.